ARLETTE
Même si nous ne sommes pas dans la maison rue de Talla, lieu de passage incontournable, de rencontres, d’échanges, d’espoirs, parfois de colères ou de rires, comme elle l’a fait si souvent et comme elle aimait le faire, Arlette nous réunit à nouveau aujourd’hui.
Oui Arlette, je sais. Tu vas nous dire que ce n’était pas la peine, qu’il y a des choses plus importantes, et, avec ce petit rire qui nous était si familier tu nous demanderas des nouvelles du monde, n’oubliant pas à chaque fois d’en faire un commentaire avec la vigueur dont tu étais capable.
Oui Arlette, tu nous réunis à nouveau et comme d’habitude nous sommes venus ,tes amis, tes camarades, ta grande famille politique avec ses 2 Députés présents et Daniel qui porta notre liste en 2014 , presque tous à l’exception de ceux pris déjà par d’autres obligations- , Pierre au Conseil Général, Cathy à l’hopital, Arnaud à son Collège, Gerard,Colette, Michel par la famille. Nous sommes venus presque tous pour te dire que ta voix va continuer à être avec nous pendant bien longtemps.
Et comme , je le sais, tu n’aimes guère que l’on parle de toi, eh bien nous allons le faire quand même.
Pour te dire combien tu as marqué ce temps par ton engagement : celui auprès des enfants en difficulté, celui auprès de ta commune de Pont du Casse dont les nouveaux élus sont venus saluer la Conseillère municipale pendant deux mandats de 1995 à 2008. Celui enfin pour ce parti socialiste auquel tu as donné tant de temps, tant d’énergie, tant de conviction.
Dans tous les mots qui reviennent à cette heure, ils se croisent tous pour se confondre : droiture,rassemblement, engagement désintéressé sans faille et surtout volonté d’instaurer un monde où la justice, l’égalité, l’attention aux plus faibles, le respect de l’autre seraient les maitres mots. Ce sont ces mots que tu nous laisses et aujourd’hui, nous devons te dire Arlette que cet héritage est bien lourd.
Arlette, depuis quelques mois, quand cette foutue maladie est venue sans prévenir frapper à ta porte, j’avais pris l’habitude de t’appeler Mère Courage, comme cette mère courage de Bertold Brecht à laquelle tu ressembles tant. Et aujourd’hui encore, tu restes cette Mère Courage. Luttant avec tellement de dignité, pied à pied, jour après jour, semaine après semaine sans jamais négliger la société qui venait se signaler chez toi. Ainsi, lors des dernières élections municipales, tu avais accepté de prendre la Présidence du Comité de soutien à la liste de gauche, présente , active, toujours pertinente. Comme tu l’étais aussi dans les réunions de la Fédération du Parti Socialiste. Ne jamais négliger la société, quelle leçon tu nous as donné à tous Mère Courage.
Oui Arlette, je sais. Tu vas nous dire : allez allez, vous avez plein de plein de choses plus urgentes à faire !
Allez,quand même encore un peu de temps avec toi. Quand même Arlette. Pour dire à tes enfants, Xavier, Max,à toute ta famille, à tes amis, à tes camarades combien ils peuvent être fiers de tout ce que tu as fait pour marquer notre époque. Combien ton silence va nous peser désormais. Combien nous allons être en panne d’affection quand nous nous nous retrouverons, plus tard, sans que tu ne nous aies réunis.
Et puis, sachant combien tu aimais lire, avant de repartir chacun de notre côté, permets moi de te lire ceci :
La mort n’est rien, je suis seulement passé de l’autre côté,
Je suis Moi, tu es Toi.
Ce que nous étions l’un pour l’autre, je le suis toujours.
Donne-moi le nom que tu m’as toujours donné,
Parle-moi comme tu l’as toujours fait,
N’emploie pas un ton différent,
Ne prends pas un air solennel ou triste,
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Que mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été : sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.
La vie signifie toujours ce qu’elle a toujours signifiée,
Elle reste ce qu’elle a toujours été : le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serai-je hors de ta pensée ? Simplement parce que je suis hors de ta vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin…
Tu vois, tout est bien…
Cannon Scott Holland
En notre nom à tous, adieu Arlette.